Ce ne sont pas les écrivains qui écrivent le mieux.
Ce sont les peintres ou les sculpteurs quand ils tiennent
un carnet pour leur seul besoin : ils écrivent alors
sans même s’apercevoir qu’ils écrivent,
ne cherchant que la justesse avec la rapidité.

Christian Bobin
In Mozart et la pluie

jeudi 1 octobre 2009

Le "Manifeste" lu au vernissage de Vence


Photographie Alain Sabatier

Cette double exposition de Vence et de Carros est, pour moi, un manifeste. Qui ne dénonce pas, mais qui annonce. C’est le manifeste d’un changement de paradigme, c’est-à-dire de vision du monde, qui prendra toute sa place lentement mais sûrement tout au long du siècle et deviendra, un jour prochain, éclatant.

Sociologiquement, la modernité, avec le cynisme qui la caractérise, est, à mon sens, une période historique qui s’achève. Une de ses caractéristiques est une propension à formuler de belles théories très rarement mises en application. Alors que ce qui émerge depuis quelques décennies et annonce l’avenir ne sépare en aucun cas la théorie de la pratique. Par exemple, si nous sommes pour l’égalité absolue des droits entre les hommes et les femmes, alors, dans toute la mesure du possible, nous l’appliquons dans nos vies.

De même, dans cette série picturale mettant en avant l’importance de la tendresse comme fine pointe de l’humain dans la relation amoureuse, nulle posture intellectuelle, nulle formulation philosophique ou utopique, mais une attitude éthique réellement vécue depuis 30 ans.

Dans la vieille modernité, pour attirer l’attention un manifeste se devait de faire dans la provocation… avant de rapidement sombrer dans l’oubli. Ma position, depuis des années, est que l’œuvre, par sa force intérieure, par son souffle de vérité, s’impose en douceur et lentement, mais s’impose profondément et durablement.


André Marzuk, 25 septembre 2009

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